Accueil A la une Crise du secteur des transports publics : On reste dans l’expectative !

Crise du secteur des transports publics : On reste dans l’expectative !

 

Un appel d’offres pour l’acquisition de 300 nouveaux bus au profit de la Transtu a été lancé le 14 août courant. Il s’agit d’acheter 140 bus standard et 160 autres articulés. Selon les formalités en cours, c’est un passage obligé.

Il est prévu, en outre, d’autoriser l’achat de 700 autres véhicules usagés auprès de la Ratp (Régie autonome des transports parisiens). Mais cette possibilité est liée à la fin des Jeux de Paris. Les Jeux olympiques se sont terminés et il faudra attendre le 8 septembre, date de clôture des jeux paralympiques, pour une éventuelle livraison de ces engins..

Dans l’expectative

La Transtu a déjà fixé la date du début d’envoi des offres pour le 1er septembre et le dernier délai de réception pour le 9 du même mois. Pour l’heure, les nombreux usagers de cette société continuent de souffrir sans avoir la moindre vision sur ce qui les attend.

Si ces annonces sont positives, elles ne permettent pas de rassurer les usagers des transports publics quant à la fin de leur calvaire ou du moins à la diminution des peines qu’ils endurent quotidiennement.

Il est vrai que le citoyen a bel et bien compris que les autorités ont commencé à prendre les choses plus au sérieux. Malgré tout, il ne voit pas d’issue immédiate et rapide. Au vu du déroulement des affaires, il faudra patienter encore longtemps avant que la situation ne s’améliore.

Dans le meilleur des cas, il n’est pas possible d’entrevoir le bout du tunnel avant la fin de cette année. D’ailleurs, les responsables de ce dossier, eux-mêmes, n’osent avancer aucune date ni préciser une quelconque échéance pour la réception du matériel escompté. En effet, il est question de 1.000 bus en même temps ! Soit le triplement du parc actuel.

Et ce qui ajoute à l’angoisse des utilisateurs des transports publics, c’est, justement, ce manque de visibilité de la part des  responsables.

Comme on ne sait pas avec précision ce qui peut se passer dans les prochains jours, il n’est pas possible de prévoir l’évolution des choses et planifier en conséquence. On reste, alors, dans l’expectative aussi bien du côté des usagers que des autorités. Celles-ci n’ont pas leur sort entre leurs mains. En effet, on peut s’interroger sur la date d’arrivée des bus usagés. Personne n’est en mesure de le dire. Quant au déroulement de l’appel d’offres, on ne peut pas savoir comment il va se faire et, surtout, quelle en sera l’issue.

Formalités, dites-vous !

La probabilité qu’il n’y ait aucune proposition est-elle envisagée ? Et, dans ce cas, a-t-on préparé le plan B ? N’oublions pas que la validité de l’appel d’offres est de 120 jours. Autrement dit, trois mois sans l’assurance d’une issue favorable. Cette procédure, somme toute normale dans une situation normale, nous semble malvenue. Car, tout simplement, on n’est pas dans une situation normale. Certes, il s’agit de respecter scrupuleusement des règles et des dispositions que d’aucuns considèrent comme surannées.

Aujourd’hui, tout le monde est convaincu qu’il faut aller plus vite si on veut aller loin. Pour ce faire, il n’y a d’autres possibilités que de réviser toutes les dispositions susceptibles d’entraver la bonne marche des projets. C’est à cause de tous ces dysfonctionnements au niveau des réglementations et de leur inadéquation que le Tunisien est confronté aux difficultés que l’on connaît.

A l’heure actuelle, la Transtu s’enlise de plus en plus dans les problèmes et entraîne ses clients avec elle. On ne répétera jamais assez qu’il y a une échéance très importante dans près de 10 jours. A savoir la rentrée administrative et le retour à la double séance. De plus, la Transtu et tous les autres opérateurs régionaux de transport public vont être confrontés à la rentrée scolaire et universitaire.

Avec les moyens dont on dispose, il est quasiment impossible d’être au rendez-vous le jour “J”. Les 300 à 400 bus mobilisables par la Transtu ne seront pas en mesure de résorber la forte demande prévue. D’ores et déjà, beaucoup de lignes ont été supprimées tandis que d’autres ont été réduites au strict minimum de leur service. Ces lignes n’assurent plus que quelques navettes aux heures de pointe. Pour certaines cités, les lignes ont été, carrément, supprimées les dimanches et jours fériés. Ajoutons à cela les travaux de réparation du pont de Kheireddine qui traînent en longueur et brouillent les cartes de tous les usagers de la ligne TGM.

Devant tout ce flou, le Tunisien est tenu dans une situation peu confortable. D’un côté, il n’a aucune idée sur ce qui l’attend et, de l’autre, il n’est pas suffisamment rassuré en l’absence de communication de la part des responsables du transport.

RFR : la ligne D une autre paire de manches

A titre indicatif, la question du Rfr. Personne n’est venu dire ou préciser quand la ligne D sera opérationnelle. A tout le moins se contente-t-on d’annoncer des tests techniques sur cette ligne. Certes, on laisse penser que cette ligne serait mise en exploitation avant la fin de cette année. Mais c’est trop loin.

Alors, autant informer les clients de façon continue pour maintenir, chez eux, fût-ce un mince espoir.  Il n’en reste pas moins vrai que le fait de faire perdurer la crise du transport ne fera que favoriser le secteur privé et les lobbies qui se sont créés.

Particulièrement, lors du long bras de fer de la société chargée de réaliser le projet du Rfr et certains ex-responsables de la municipalité du Bardo. Un triste épisode qui a causé des pertes de plusieurs centaines de millions de dinars au pays et un grave préjudice pour des centaines de milliers d’habitants de la banlieue Ouest de Tunis.

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